Paolo Feduzi
Paolo Feduzi auteur et dessinateur jeunesse.
Employé de la Fabrique de l’Emploi de Loos, porteur d’un projet littéraire en trois volumes « Les
amis de Montebello » pour le cycle 3 de l’école élémentaire et le collège.
Titre du premier volume « Le troglodyte, le fanfaron et le mi empoisonné ». Présentation et thème du projet.
Je m’appelle Paolo Feduzi, je suis né à Urbino, Italie, et j’ai 41 ans. Diplômé en cinéma
d’animation et en communication visuelle, je me suis toujours intéressé à la littérature jeunesse, mais ce n’est que récemment que j’ai abordé l’écriture.
J’étais professeur de dessin animé dans un lycée d’art près de Rome quand, en 2010, j’ai saisi l’opportunité de travailler en France dans un studio d’animation en tant qu’animateur 2D, et depuis, j’habite la métropole lilloise.
Il y a trois ans, j’ai pris la décision de suspendre mon activité pour me consacrer entièrement à un projet d’écriture inspiré de l’histoire vraie de Gino Girolomoni et Tullia Romani.
Mon livre parlera d’un couple paysan. Voici un résumé.
Après les événements de Mai 68, ce couple d’origine paysanne a pris la décision de quitter la ville pour retourner vivre à la campagne, près de leur village natal. Ils ont choisi de s’installer dans un monastère en ruine de ma région, les Marches, avec une seule pièce chauffable et sans eau courante.
Ce lieu est encore aujourd’hui assez isolé, situé au sommet d’une petite montagne entre les Apennins et l’Adriatique, appelé Montebello.
Je suis assez précis au niveau géographique, car leur choix d’habiter dans ce territoire complètement abandonné (culturellement, politiquement et économiquement) incarne parfaitement la singularité de ce couple. En fait, Gino et Tullia ont commencé tout un travail de recherche et de questionnement sur la culture paysanne, l’exode rural et l’avenir des champs et des habitants des campagnes de chez eux. Leur désir ardent était de construire une nouvelle société rurale plus en harmonie avec leur appel intérieur. Un appel qui venait sans doute d’un cœur libre et intelligent.
Et ce que je trouve personnellement le plus admirable, c’est leur réelle capacité à se mettre à l’écoute de cet appel intérieur et de se rendre entièrement disponible pour lui répondre de manière concrète.
Ce fut ainsi que, avec courage et foi, ils ont lancé leur défi : « Si nos pères ont réussi à vivre sur ces terres sans route, ni eau et électricité, avec de très faibles revenus, nous, aujourd’hui, qui avons tout cela et en plus bénéficions de tous les fruits du progrès technologique, de la connaissance et des biens de consommation, pourquoi nous ne sommes pas capables d’y vivre, nous aussi ? ».
En 2018 cela pourrait sembler un défi rhétorique ou banal, toutefois, dans leur contexte historique, leur projet était complètement anachronique et contesté violemment. Pour les intellectuels, la grande industrie et l’opinion publique, vouloir récupérer quelque chose de la civilisation paysanne signifiait entraver la modernisation du pays et le développement de la « Culture ». Et la famille de Tullia y était opposée aussi, car elle n’arrivait pas à comprendre les raisons profondes de leur choix, mais seulement les obstacles à une vie plus « facile ».
Mais heureusement, après avoir entamé leur chemin, notre couple ne s’est pas retrouvé complètement seul. Au début des années 70, des jeunes se sont rapprochés de Montebello, ont partagé du temps avec Gino et Tullia, et ont appris à les connaître, en découvrant qu’ils aimaient Montebello et la vie à la campagne, eux aussi.
Le tissage de ces chemins divers, pour moi, ce fut l’événement le plus « magique » de l’initiative des deux jeunes visionnaires, dont je me suis inspiré profondément pour écrire mon récit.
Mais ne vous étonnez pas si dans le premier volume que je suis en train de terminer, vous ne rencontrez ni Gino ni Tullia.
J’ai gardé dans mon cœur leurs visages pendant l’écriture de « Le troglodyte, le fanfaron et le mi-empoisonné », mais l’histoire qui en est sortie a remonté le temps, jusqu’à s’arrêter à l’un des âges
les plus anciens de l’homme ; probablement pour s’épurer de manière naturelle, en lâchant prise sur certains aspects et les confier aux volumes suivants. Car, dans ce premier manuscrit, je voulais parler spécifiquement du moment où la vie met en dialogue l’appel intérieur d’une personne avec celui d’autres et, par ce dialogue même, ces personnes participent ainsi à la naissance d’un lien.
Probablement nous avons tous connu des liens qui, peut-être, se sont brisés, mais qu’est-ce qui se passe quand il y en a un qui « tient » ? Quand les épreuves se succèdent dans le temps et ce lien « tient toujours » ?
Moi je dirai que des choses merveilleuses se produisent. Par exemple, Gino et ses compagnons de route ont pris la décision de travailler la terre et cultiver des légumes et des céréales sans utiliser de produits de synthèse, en traversant ensemble toute sorte d’aventures, des belles comme des mauvaises.
De même pour « le troglodyte, le fanfaron et le mi empoisonné », une chose merveilleuse va leur arriver, très simple, mais sincère, qui donnera naissance à l’un de ces liens qui tiennent toujours : le partage quotidien de la nourriture.